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Shirakawa-go

Shirakawa-go

Avant l’avènement des shoguns le Japon était perpétuellement sous le coup des guerres féodales qui freinaient le développement de l’Archipel et rendaient la vie impossible aux pays japonais. A cette époque l’Empire du Soleil Levant était très majoritairement constitué d’une mosaïque de petites communautés rurales. Ces petits villages pauvres mais pleins de charme et de sérénité, quand les guerriers ne les oppressaient pas, sont encore bien présents dans l’imaginaire collectif, aussi bien japonais qu’occidental. Qui n’a pas été ému par le petit peuple des campagnes japonais si bien illustré par le chef-d’œuvre du cinéaste génial Akira Kurosawa : « Les sept samouraïs » ? Ce film retrace fidèlement cette vie humble au milieu d’un XVIème siècle très féodal. Ce Japon rêvé d’antan existe toujours. On peut le vivre le temps d’une visite merveilleuse au village de la rivière blanche, Shirakawa-go.

Au Japon le passé est omniprésent

S’il est bien un pays au monde pour lequel l’histoire, même légendaire, de l’épopée nationale est bien vivante c’est au Japon. Tous les citoyens sans distinctions d’âges ou d’origine sociale ont une passion et même une grande admiration pour le passé de leur pays. Ils vivent en parfaite harmonie leur vie contemporaine avec les souvenirs des temps anciens. Comme tous les pays d’Asie le respect des ancêtres et des traditions est très respecté, mais au Japon, pays du modernisme le plus poussé, on trouve encore quelques villages typiques où les habitants ont choisi de vivre à l’ancienne et surtout en suivant un mode de vie traditionnel au quotidien. A Shirakawa-go le XXIème siècle se télescope avec le futur technologique et c’est un véritable privilège d’y vivre des moments uniques de simplicité et d’authenticité toute nippone.

Un village en dehors du temps

Plus qu’un seul village Shirakawa-go est plutôt un groupe de hameaux du centre du Japon posé au cœur de la vallée de Shokawa. Il est constitué de trois principaux groupements villageois : Ogimachi, Suganuma et Ainokura. Dans ce dernier il est possible de visiter deux des 59 élevages de vers à soie. Il est situé au nord du département de Gifu, au nord de la ville de Nagoya au lourd passé historique et à la forteresse médiévale impressionnante. Shirakawa-go est inscrit au Patrimoine Mondial de l’Humanité par l’UNESCO en 1995 et ce n’est pas usurpé. Ils sont très connus pour leur architecture villageoise typique fortement influencée par l’occupation principale de sa population : l’élevage des vers à soie. Cet élevage érigé en art est bien sûr à l’origine de la confection des fabuleux kimonos japonais. 
L’architecture de ce lieu hors du temps est très particulière. Appelée gassho-zukuri en japonais elle signifie littéralement : construction aux paumes des mains jointes. C’est une référence aux toits très pentus des chaumières qui permettent aux maisons de résister aux fortes chutes de neige qui ne manquent pas d’abonder tous les hivers. Les habitants vivent au rez-de-chaussée et la chaleur de leurs foyers réchauffe les vers à soie élevés à l’étage. Cette disposition permet également de tenir les toits de chaume bien au sec. Il est d’ailleurs changé tous les 20 ans par les éleveurs en escaladant les poutres apparentes du faîtage.

Une expérience historique unique

Les touristes ne s’y trompent pas lorsqu’ils sont plus de 1,5 millions à visiter cet endroit intemporel, véritable diorama réel d’une vie qui semble s’être arrêtée il y a bien longtemps. Au hameau de Ogimachi il ne faut pas manquer de visiter les maisons Wada et Nagase. On peut aussi se rendre par la route au village de Shirakawa qui inspira l’« anime » « Le sanglot des cigales », qui relate des aventures au sein d’un village maudit, et où existe réellement le temple de la déesse Yashiro. Ces villages des Alpes Japonaises bordés par le fleuve Shogawa semblent vivre au même rythme qu’il y a 250 ans, date approximative de leur fondation. Quelques concessions ont quand-même été faites au tourisme et c’est tant mieux car c’est là vraiment une occasion unique de rencontrer un Japon en voie de disparition culturelle. On peut prendre ses repas séjourner dans un de minshuku ou dans un ryokan. Les premiers sont des chambres d’hôtes, on en compte 25 et les seconds se rapprochent plus des hôtels traditionnels, à Shirakawa-go on en dénombre 14. Les minshuku offrent un confort rudimentaire avec des salles d’eau et de couchage communes. Leurs tarifs sont très raisonnables. Les maisons traditionnelles qui n’ont pas été transformée en hôtels ou chambres d’hôtes le sont en petits musées souvent fort intéressants.

Une visite dans le temps qui se mérite

Les touristes qui souhaitent se rendre à Shirakawa-go le feront très probablement au départ de Tokyo. Les moyens d’y parvenir sont nombreux. Le plus rapide est de prendre le TGV japonais, le fameux Shinkansen jusqu’à Toyama, le voyage prend un peu plus de deux heures heure et coûte 12500 yens pour un trajet aller, puis de prendre le bus. Le transfert jusqu’à Shirakawa-go durera une heure et demie et vous coûtera 1700 yens pour un aller. Un trajet similaire, bien qu’un peu plus lent, peut s’envisager en passant par Kanazawa. Toujours en Shinkansen le trajet durera deux heures et demie à trois heures et coûte environ 14000 yens. Depuis Kanazawa le reste du trajet en bus prend 75 minutes et coûte 1850 yens l’aller. Depuis Tokyo le Shinkansen peut aussi vous mener à Shin-Takaoka en 3 heures pour un aller s’élevant à 13500 yens. Shirakawa-go sera alors rejoint en 2 heures pour un aller à 1800 yens. Si vous choisissez enfin le trajet classique Tokyo-Nagoya, toujours en Shinkansen, cela vous prendra moins de deux heures pour environ 11000 du trajet. Il existe également de nombreuses autres possibilités faisant appel à des trains normaux et différentes compagnies de bus. 

Si l’on est déjà dans la région, pour atteindre Shirakawa-go on ne peut utiliser que le bus ou l’automobile. Certaines parties d’ailleurs se feront à pied. En partant de la gare de Nagoya il vous faudra 2h20 en express, ou 1h40 depuis Takayama au moyen du bus express. La réservation est obligatoire au 05769 32-1688. Depuis la gare de Takaoka cela vous prendre 2h30 de bus Kaetsunou. On peut commencer la journée en se rendant sur les ruines du château d’Ogimachi très apprécié pour le point de vue de Shiroyama, imprenable sur toute la région. Elle se continuera par la visite des différentes maisons traditionnelles et par la découverte du mode de vie unique des habitants de la région. L’hiver la municipalité offre une mise en lumière des villages qui peut cependant être contrarié par de fortes chutes de neige. En fin, ne manquez pas de visiter la fabrique de papier japonais de Gokayama. Vous pourrez même vous y initier à cet art japonais millénaire.

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